• Anacress raconte le cresson

    Le nom scientifique du cresson est, si vous vous en souvenez bien, nasturtium officinale. Vous me demanderez pourquoi ? L’explication en est très simple. Cela vient du latin nasus tortus qui signifie nez tordant. Le cresson étant extrêmement chargé en soufre son odeur en est piquante. On se tord le nez à cette odeur. Tentez l ‘expérience…

    Cresson est le nom commun dérivé du latin crescere signifiant croître. Au fil du temps ce nom a évolue, par exemple en francique, on disait kreso qui est devenu kerson en vieux français. Cette origine vient du fait que le cresson a une croissance rapide. A peine ensemencée, il est bon à la récolte dans le mois qui suit.

    Les anciens pèlerins du chemin de Santiago utilisaient déjà les vertus du cresson. Ils s’en servaient pour soigner les inflammations, les douleurs dues aux rhumatismes, les crevasses de la peau mais aussi les petites plaies.

    Pour Hippocrate, célèbre médecin grec, le meilleur moyen de lutter contre la pneumonie était un remède à base de cresson pile, d’hysope ( arbrisseau aromatique ) et de moutarde.

    L’école de Salernes (école de médecine italienne célèbre au moyen-age ) préconisait le cresson en emplâtre pour lutter contre les pelades et les maux de dents, en jus pour éviter la calvitie et les taches de rousseur.

    Ambroise Paré, chirurgien français, réputé, du seizième siècle se servait du cresson pour lutter contre un mal très répandu de son époque : la gale des enfants. Au même moment, d’autres chirurgiens l’expérimentaient pour réduire les affections pulmonaires.

    Le cresson était extrêmement réputé chez les Romains. On disait de cette plante qu’elle prévenait de la calvitie et surtout qu ‘elle stimulait l’activité de l’esprit.

    Lors des banquets des Grecs, les plats de cresson abondaient car il avait la réputation d’atténuer les effets de l’ivresse. Les Grecs l’utilisaient également pour redonner raison aux « esprits dérangés ».

    Xénophon, disciple de Socrate, recommandait aux jeunes perses, pour apprendre la sobriété, de manger lors de la chasse, du pain, de l’eau et du cresson.

    Dioscoride, médecin grec du premier siècle, décrit le cresson comme un diurétique, ce qui fut confirme par Pline l’Ancien, et comme un bon aphrodisiaque.

    Au moyen age, le cresson est reconnu comme un antidote des philtres.

    James Cook, navigateur anglais du dix-huitième siècle, partit pour sa première expédition a taïti pour l’observation d’une éclipse du soleil par venus ( le 3 juin 1769 ).Afin de ne perdre aucun homme du scorbut ( malade mortelle dont un des symptômes était le déchaussement des dents ) il obligeât ses marins à manger chaque jour du cresson, du chou cru, et des écorces d’oranges. Ce régime se révela très efficace.

    Sous le règne de Napoléon, chaque journée porté un nom, ainsi le 17 brumaire qui correspond au début du mois de novembre se prénommait cresson.

    Une des tribus aztèque, les aztlans errer afin de trouver un lieu pour fonder une communauté, mais repousser par leurs voisins déjà établis, ils se retrouvèrent dans des lieux marécageux pauvres en nourriture. Ces marécages par contre, abondaient de cresson qui devint l’essentiel de leur alimentation. Les villages alentours les nommèrent donc « mexicatl » mangeurs de cresson.

    Aristophane, poète grec, louait le cresson pour la force, le courage et le caractère qu’il donnait à ses consommateurs.

    « Tout a un penny, des orchidées à la moutarde et au cresson ». Voici le slogan qui fit la fortune de Samuel Ryder, grainetier de son état. Samuel Ryder fut le premier parrain de la Ryder Cup en 1926 ( tournoi de golf entre le vieux et le nouveau continent ).

    Jean Bottéro, historien français spécialiste de la bible et du Moyen-Orient, à découvert une vieille recette de soupe de cresson mésopotamienne. Le cresson aurait abondé, à l’époque, entre le Tigre et l’Euphrate.

    Il se raconte qu’en 1261, Saint Louis fatigués d’une longue chevauchée arriva à Vernon et qu’il pria ses habitants de lui servir un rafraîchissement. Les gens de Vernon lui amenèrent une salade de cresson qui le revivifia. Saint Louis, satisfait, loua la ville en lui attribuant trois bottes de cresson sur ses armoiries. D’ailleurs la devise de Vernon est « vernom semper Viret » qui se traduit « Vernon toujours vert ».

    Le terrier ( inventaire des biens ), écrit en 1557, du Seigneur Guy de Clugny à l’huis carré fait mention d’une cressonnière : « Y a une belle fontaine et cressonnière appartenant au seigneur de conforgien «. Cette cressonnière était à la charge de deux « tenementiers » qui devait assurer son entretien, la protéger contre les dégâts du bétail, pour que le seigneur conforgien puisse quand il lui plairait, faire chercher du cresson. Si les termes du contrat n’étaient point respectés, les « tenementiers » s’exposaient à une lourde amende.

    Les cressiculteurs de la fin du dix neuvième siècle présentaient les bottes en « chignon » : en fait, ils ramassaient la plante avec la racine, nouaient le tout en botte et entortillaient les racines en chignon d’où le nom.

    On attribue le mot cressonnière au moment où la culture fut maîtrisée par l’homme. Mais un acte de la Vicomté de Rouen tend à prouver que les cressicultures existaient déjà en 1657 en Normandie à Fontaine-sous-preaux aux sources de Robec. On suppose qu’il s’agit plus de conservation du cresson comme à l’huis carré que de culture.


  • Commentaires

    1
    Mariepoppins
    Dimanche 26 Août 2007 à 22:31
    Coucou Anne
    juste pour info regarde ce site :http://www.saveursdumonde.net/?action=pays_tradition&id=47&lg=fr
    Chez moi ?miens il y a aussi des cressonni?s un gros bisou aux enfants et ?avid
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